mercredi 22 février 2017

Un an après...

Hantise

Souvent, des fleurs de sel 
Perlent sous ma paupière. 
Je perds toute lumière 
Quand bascule le ciel 
Vers l’indicible nuit 
De mon rêve maudit.

Je te revois mourir, 
D’autres te veulent suivre, 
Je les veux retenir 
Et le chagrin m’enivre. 
Des plaintes étouffées 
Percent mes dents serrées. 

J’ai mal, râle et j’enrage, 
Mon oreiller putride 
Porte sur lui l’orage 
De mon cœur qui se vide. 
Je suis –au petit jour- 
Comme morte à mon tour.


Ecrit en septembre 2016.



§°§

Danaïde

La source s'est tarie,
Mes yeux ne saignent plus,
Tous ces maux que j'ai lus
Forment l'anse meurtrie
D'un grand vase sans fond
Mais rempli à ras bord.

C'est le Vide profond
Qui hante, blesse, tord
Et se tait, doux silence !
Douce bête apaisée,
Tout est fini, je pense,
La source est asséchée.

- Or, sur les plaies, le sel
N'est que plus redoutable... -

Il est mort, ce bleu ciel,
J'y vois l'œuvre d'un diable.
Tout est mort : ton regard,
Ta main, ton cœur, le mien,
Tout vient toujours trop tard,
Trop de pleurs, plus de rien !

Prends cette obole, ô nuit !
C'est un reste d'esprit.
Ferme mon œil morose
Puisqu'Elle se repose...

Et que je dorme enfin
D'un lourd sommeil d'airain.


Ecrit hier.

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